• Qu'est-ce donc que cette mer de néant qui s'ouvre sous mes pieds, sinon que ce que j'ai si ardemment désiré? Un saut dans le vide; voilà ce qui m'attend. Je possède bien quelques supports et quelques espoirs, mais l'image finale de cet avenir trop près reste invisible à mes sens. La complexité de ces écrits n'a d'égale que l'ampleur de la confusion qui me tourmente. Je me console en songeant qu'au moins, si j'en viens à tomber, ce sera de mon propre fait.

    Vous, qui me jusgez et m'injuriez à n'en plus finir, vous qui jouissez de me contempler à genoux, vous qui n'aspirez à rien d'autre que de me détruire, qui coryez-vous donc être? Et surtout, coryez-vous posséder la moindre chance de causer ma perte? N'avez-vous donc pas conscience qu'il est dores et déjà trop tard, que vous avez déjà échoué?

    Six longues années durant, j'ai caressé cet espoir secret. Je l'ai nourri et ai travaillé à sa concrétisation. L'année dernière à pareille date, j'écrivais mon espoir de votre conscience selon laquelle votre temps touchait à sa fin. Eh bien, je serai une adulte demain. Demain, votre époque sera révolue. Il me fera plaisir de tout abandonner derrière moi si cela signifie l'opportunité de bâtir quelque chose de bien, de respectable. Ce choix, je l'ai préparé à la sueur de mon front et je suis bien consciente qu'il me coûtera encore de nombreuses larmes de sang. Un jour, Pierre Bottero a écrit: « Nous avons toujours le choixx. Il suffit de faire  le bon.» Je ne fais pas le bon choix. Il n'y a pas de bon choix. Par contre, je fais le meilleur choix possible dans les circonstances qui me sont imposées. Je fais ce que j'ai toujours fait: ce que je peux avec ce que j'ai. Sauf que cette fois-ci, je fais aussi l'impossible pour faire le mieux avec ce que j'ai.

    Plus tôt dans ce discours, je vous parlais de votre époque. Porfitez-vous de ses derniers soubresauts? Avez-vous conscience que, pour moi, la révolution est déjà en marche? Avez-vous conscience que j'ai déjà joué mon va-tout et que je risque gros pour parvenir à mes fins? Oui, je vous parlais de votre époque. Quelle ironie que j'écrive au passé: il vous reste bien peu de jours et encore moins de nuits. Amusez-vous bien; hurlez; injuriez; menaçez; frappez même si l'envie vous en prend. En un mot comme en mille: déchaînez-vous pendant que vous le pouvez encore.

    Il y a une de mes vieilles citations qui illustre bien mon état d'esprit du moment. Je vous laisser l'interpréter à votre aise. Après tout, en clamant si brutalement ma liberté, ne serais-je pas cruelle de restreindre la vôtre en imposant ma propre interprétation comme étant la seule valable?

    «Qu'importe le courroux, qu'importe la souffrance, qu'importe le jugement et que le vent se brise!»

    J'ai dix-sept ans, dix-huit demain. Nous sommes le 14 novembre 2013 et demain, ce sera mon temps. J'attends au détour d'une rue du Vieux-Québec ou en plein coeur du Sahara: je n'ai pas encore décidé où mes pas me mèneront.

    Des intéressés à me rejoindre et à vivre mon temps avec moi? Vous n'avez qu'un signe à faire: mes bras sont grands ouverts.

    Shadow Angel
    «You never know where life will take you.»
    BRAVE NEW WORLD
    « L'ultime danse de Shadow AngelFinally free »

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